Maisons de retraite Alzheimer : comment évaluer la qualité de l’accompagnement des soignants ?

Choisir une maison de retraite médicalisée pour un proche atteint de la maladie d’Alzheimer n’est jamais une décision anodine. Quand la mémoire s’efface, que les repères vacillent, l’environnement de vie devient un facteur central dans la qualité de vie – et la dignité – de la personne malade. Mais comment s’assurer que l’établissement choisi propose ... Lire plus
décembre 2, 2025
femme agée dans un maison de retraite à marseille

Choisir une maison de retraite médicalisée pour un proche atteint de la maladie d’Alzheimer n’est jamais une décision anodine. Quand la mémoire s’efface, que les repères vacillent, l’environnement de vie devient un facteur central dans la qualité de vie – et la dignité – de la personne malade.

Mais comment s’assurer que l’établissement choisi propose un accompagnement neuropsychologique réellement adapté ? Bien au-delà de la propreté des lieux ou du nombre de repas servis, c’est toute une stratégie de soins cognitifs, émotionnels et relationnels qu’il faut interroger. Or, de nombreux aidants se retrouvent démunis face à l’opacité de certains établissements ou à des critères flous.

Dans cet article, nous allons tenter de décoder, de manière rigoureuse mais humaine, les vrais indicateurs à observer pour évaluer scrupuleusement une maison de retraite accueillant des personnes atteintes de la maladie d’Alzheimer. Structures spécialisées, présence de neuropsychologues, interventions non médicamenteuses validées scientifiquement… Vous disposerez d’une grille de lecture claire et concrète pour faire un choix éclairé.

1. Alzheimer en maison de retraite : une prise en charge très spécifique

La maladie d’Alzheimer n’entraîne pas seulement des pertes de mémoire. Elle modifie progressivement la perception du monde, le langage, l’orientation, le comportement, et même la relation à autrui. À un stade avancé, elle nécessite une prise en charge spécialisée 24h/24.

En France, près de 1,2 million de personnes vivent avec une maladie neurodégénérative, dont la majorité sont âgées de plus de 75 ans. Beaucoup résident en EHPAD, mais tous les établissements ne sont pas adaptés à la spécificité de cette pathologie.

Un accompagnement neuropsychologique ne se limite pas à « occuper » les résidents : il doit viser à préserver au maximum leurs capacités cognitives restantes, maintenir une identité, et garantir une qualité de vie digne, même en situation de grande dépendance mentale.

2. Les structures à privilégier : unités spécialisées et dispositifs dédiés

Face à la diversité des troubles et à leur évolution, certaines structures sont spécifiquement conçues pour offrir un cadre plus adapté :

  • UVP (Unités de vie protégée) : espaces sécurisés pour les résidents désorientés, avec un personnel formé.
  • PASA (Pôles d’activités et de soins adaptés) : pour stimuler les fonctions cognitives à travers des activités spécifiques.
  • UHR (Unités d’hébergement renforcées) : pour les cas complexes nécessitant un encadrement renforcé et continu.

Un établissement peut proposer une ou plusieurs de ces unités. Leur existence témoigne d’une volonté de personnaliser la prise en charge, en tenant compte du stade de la maladie. Il est déterminant de vérifier si le projet d’établissement inclut une vision claire de l’accompagnement des troubles neurocognitifs. Cet accompagnement spécfique, on le retrouve par exemple à La Villa des poètes, un ehpad spécialisée Alzheimer, à Marseille. Avec un PASA et un UHR de 14 places chacun, la maison de retraite propose aussi des séances de kiné, de la médiation animale, de la musicothérapie ou encore un espace Snoezelen dédié au bien-être des résidants.

3. L’accompagnement neuropsychologique : quels critères de qualité scruter ?

La Haute Autorité de Santé (HAS) recommande une prise en charge pluridisciplinaire. Voici les indicateurs à vérifier lors d’une visite :

  • Présence d’un neuropsychologue ou d’un psychologue formé à la gérontologie
  • Encadrement par psychomotriciens, ergothérapeutes, aides-soignants spécialisés
  • Ratio personnel/résidents adapté (idéalement 1 pour 2 en unité spécialisée)
  • Formation continue du personnel à la maladie d’Alzheimer (modules validés, non obsolètes)
  • Plans de soins individualisés prenant en compte les troubles cognitifs et émotionnels

Ces éléments sont autant de signaux d’une prise en charge respectueuse et rigoureuse. L’absence d’un professionnel dédié à la sphère cognitive doit alerter.

4. Interventions non médicamenteuses : des outils validés scientifiquement

Les INM (interventions non médicamenteuses) ont fait leurs preuves dans l’accompagnement des troubles neurocognitifs. La Fondation Médéric Alzheimer souligne qu’elles améliorent l’humeur, réduisent l’agitation et renforcent les fonctions cognitives.

Parmi les plus efficaces :

Type d’interventionObjectifEncadrement
Stimulation cognitivePréserver la mémoire, l’attentionNeuropsychologue ou animateur formé
RéminiscenceTravailler les souvenirs positifsPsychologue
Musicothérapie / art-thérapieÉveiller les émotions, favoriser l’expressionIntervenants certifiés

Pour être considérées comme fiables, ces INM doivent remplir 3 critères : structure claire, objectifs thérapeutiques, évaluation des effets. Leur fréquence (au moins 3 à 4 séances par semaine) est aussi un bon marqueur de qualité.

5. Les bons réflexes lors d’une visite sur place

Les documents officiels ne remplacent jamais une visite. Voici ce qu’il faut observer avec attention :

  • Comportement du personnel : interaction chaleureuse, appel des résidents par leur prénom, absence de cris ou d’indifférence
  • Ambiance générale : calme, couleurs apaisantes, lumière naturelle, signalétique adaptée
  • Présence d’activités en cours, avec un encadrement humain
  • Menus visibles, affichage des animations, implication des familles dans le programme

Pensez aussi à poser ces questions :

“Combien de séances d’activités cognitives sont proposées chaque semaine ?”, “Quel est le parcours de votre psychologue ?”, “Comment adaptez-vous les soins selon l’évolution de la maladie ?”

6. Au-delà des soins : la place de l’humain et de la famille

Un bon accompagnement Alzheimer ne repose pas uniquement sur des protocoles. Il repose aussi sur une atmosphère bienveillante, une équipe stable, et une politique d’ouverture vers les proches.

Les établissements les mieux notés favorisent :

  • Les visites libres et fréquentes des familles
  • Une co-construction du projet de vie avec les aidants
  • Des moments de partage intergénérationnels ou communautaires

Comme le rapporte une étude de 2025 publiée dans *Age and Ageing*, les patients Alzheimer en établissement ressentent davantage de bien-être quand ils ont des repères affectifs stables, même en l’absence de souvenirs précis.

En résumé

Choisir une maison de retraite pour une personne atteinte d’Alzheimer, c’est choisir un cadre de vie qui doit préserver son identité, sa dignité, et son lien au monde. Cela passe par bien plus que l’aspect médical : l’accompagnement neuropsychologique doit être humain, structuré et scientifiquement validé.

Pour récapituler, les critères essentiels sont :

  • Présence de professionnels spécialisés en cognition
  • Interventions non médicamenteuses régulières et encadrées
  • Structures adaptées (UVP, PASA, UHR)
  • Implication des familles et ambiance bienveillante

Ne vous fiez pas uniquement aux brochures : posez des questions, observez, écoutez. Votre regard peut faire toute la différence pour le bien-être de votre proche.

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